Nous commençons par reprendre la discussion sur notre vision de l'histoire, qui est très centrée sur l'histoire de France (peu de gens ont connaissance des "vraies" dates pour les empires des civilisations précolombiennes par exemple). Cependant, même sur l'histoire de France, nous avons des méconnaissances : nous prenons l'exemple du 11 décembre 1582 et de la mort de Miguel Cervantès et William Shakespeare.

Nous discutons également les conventions géographiques : la représentation du monde sur une planisphère est pleine de conventions à discuter. Nous prenons l'exemple de centrer la carte du monde sur la ligne de changement de date, ou encore l'inversion du Nord et du Sud.

Nous concluons enfin cette première séquence : nous avons pris conscience de la fragilité de notre accès au réel par nos sens. Parfois nous croyons voir des choses qui ne sont pas fidèles à la réalité (penser aux paréidolies et aux problèmes associés), parfois nous croyons entendre des choses là où il n'y a rien ou pas ce que l'on croit (penser aux trans-communications instrumentales). De plus, notre capacité d'attention est limité : nous ne pouvons souvent pas faire attention à plusieurs choses en même temps (la vidéo Whodunnit est édifiante à ce sujet !). Enfin, notre mémoire est loin d'être parfaitement fiable : il est très facile de créer des faux-souvenirs et nous avons expérimenté ensemble qu'il suffit de poser une question différemment pour influencer la façon dont quelqu'un va se souvenir de quelque chose !

Ainsi, quel crédit donner au témoignage, qu'il s'agisse d'un témoignage lors d'un procès ou d'un témoignage d'observation d'OVNI ? Si quelqu'un me raconte qu'il ou elle a vu un OVNI, entendu des moteurs étranges, etc ... quel crédit puis-je accorder à son discours si je sais par ailleurs que cette personne a pu croire voir quelque chose qui n'était en réalité pas tout à fait ce qu'elle en décrit ? Qu'elle a pu croire entendre quelque chose qui n'était en réalité pas tout à fait ce qu'elle en décrit ? Et enfin que la façon même dont elle raconte ce qui lui est arrivé de mémoire a pu être influencé par ce qui lui est arrivé depuis, ou pire encore : influencé par la façon dont je lui pose des questions ?

Nous verrons à plusieurs reprises dans l'année que la notion de preuve (le témoignage est une preuve) doit être interrogée et que toutes preuves ne se valent pas. Nous construirons ce qu'on appelle une "pyramide des preuves" et y placerons les différentes preuves que nous étudierons. Par exemple : le témoignage occupera une place relativement bas dans cette pyramide. Nous pourrions mettre plus haut des photos ou des vidéos par exemple, preuves plus "fiables" que le seul témoignage, tout en gardant à l'esprit qu'il est très simple à notre époque de truquer une photo ou une vidéo et que ces preuves doivent par conséquent rester elles aussi très bas dans la pyramide.

Ainsi, nous en venons à la question suivante : que mettre plus haut dans la pyramide des preuves ? Est-il possible de s'affranchir de tous ces problèmes ?

Heureusement la réponse est positive. C'est l'objet de notre deuxième séquence : quelle méthode mettre en œuvre pour s'extraire le plus possible de nos biais ? La SCIENCE ! Dans la deuxième séquence, commencée en partie aujourd'hui, nous verrons ainsi pourquoi la science est une bonne réponse à tous ces soucis, comment elle fonctionne, et comment l'adapter pour l'appliquer à l'étude des phénomènes paranormaux ? Cette nouvelle méthode que nous allons construire ensemble en Novembre et en Décembre, inspirée de la méthode scientifique, s'appelle la zététique.